Un spectacle est un voyage

Publié le par HMA

 

C’est un lieu commun de le dire mais pour HMA (notre nom de code pour désigner notre prochaine création Hiroshima mon amour de Marguerite Duras), c’est vrai.

J’ai imaginé ce projet pour qu’il se construise à l’étranger, qu’il se nourrisse de l’ailleurs.

C’est ce que nous allons donc faire d’abord à Barcelone, où Pierre Raynaud, le directeur de l’Institut français, nous invite pour quinze jours. Puis au Japon du 3 au 16 Aout.

Les répétitions en France ne commenceront que le 31 Août. Jusque là, l’acteur, Ramzi Choukair, jouant le rôle du japonais sera absent.

En travaillant à l’étranger, c’était l’opportunité de rencontrer plus qu’un territoire mais bien les hommes qui y vivent. Nous avons donc proposé à des comédiens catalans de nous rejoindre pour 36 heures (la durée approximative de la rencontre entre la française et le japonais à Hiroshima) pour qu’ils incarnent à leur manière ce japonais.

Est-ce possible de se rencontrer ainsi quand nous avons si peu de temps ? De travailler ensemble ?  D’échanger ?
Est-ce que cette histoire évoque en eux des souvenirs personnels, une mémoire collective ?
Comment faire participer Ramzi qui sera chez lui, en Syrie ?

Barcelone sera aussi le temps des chansons. Dimoné (notre musicien) pendant cette résidence devra composer les mélodies sur les passages de texte de Duras que nous avons repéré.

Notre scénographe peaufinera le travail de l’espace qui, pour une fois, n’a pas été préalablement choisi avant le début des répétitions. Il a été seulement décidé très vite de jouer dans un espace bi-frontal, nous démarquant d’un quelconque rapport cinématographique de l’illusion et affirmant ainsi le rôle du spectateur de théâtre conscient de sa condition. La bi-frontalité permettait par la même occasion une grande proximité avec les acteurs.

Je ne pensais pas avoir besoin d’aller au Japon pour monter HMA. Ce n’était pas Hiroshima qui m’intéressait dans HMA mais un territoire symbolisant l’inhumanité. Je désirais même le re-contextualiser autre part. Et puis tout doucement j’ai été attrapé ! 

D’abord cette bande dessinée autobiographique sur le drame d’Hiroshima, GEN, m’a obligé d’en savoir plus. Mais que signifie « en savoir plus » si ce n’était y aller, éprouver !

Nous avons donc décidé d’aller à Hiroshima au moment de la commémoration de la bombe le 6 août. Nous y resterons une semaine pour marcher sur les traces de Resnais et de toutes l’équipe du film car c’est évidemment ce double support (livre/film) qui m’a poussé à créer ce projet. Retourner à Hiroshima c’est enquêter sur l’approche documentaire qui nourrissait le projet de Resnais, c’est refaire le film, aujourd’hui, cinquante ans plus tard.

Julien Bouffier
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N
<br /> je viens d'explorer votre blog après avoir vu votre spectacle, il l'éclaire et me laisse orpheline de ces moments d'émotion...<br /> <br /> <br />
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P
<br /> merci pour cette exposition. j'y suis allée deux fois. la première fois je suis ressortie émue avec un grand noeuf à l'estomac...la deuxième fois, j'ai davantage regardé le procédé<br /> photographique...superbe démarche intelectuelle et pédagogique...je lis le livre de duras et je viens vous voir jouer ! quant au livre"les vêtements de Hiroshima" il sera bientôt dans ma petite<br /> bibliothèque !<br /> <br /> <br />
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J
<br /> suis ressorti bouleversé de l'expo de st ravy.<br /> ces photos éveillent à une horreur tellement inimaginable qu'elle en en devenue presque virtuelle.<br /> bravo pour votre démarche<br /> amicalement<br /> <br /> <br />
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B
trop bien ce blog
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